La démarche ARC
Les acteurs du réseau ARC ont défini une démarche spécifique pour la mise en œuvre des actions et des projets culturels et artistiques qui concernent des personnes en situation d’illettrisme, d’apprentissage du français ou d’acquisition des savoirs de base.
Elle repose sur 6 grands principes :
• Un projet culturel ne peut dissocier la pratique artistique de l’accès aux œuvres et de la rencontre avec les créateurs et ainsi provoquer les conditions de l’expression et de la communication dans le réel et dans l’action.
•L’action doit se dérouler dans la durée :
– pour correspondre au rythme des acquisitions du langage et des savoirs de base.
– avec les artistes et au contact des œuvres pour permettre l’investissement dans une pratique.
– favoriser le déplacement du statut d’acteurs à celui d’auteurs.
•Les projets ARC cherchent à mobiliser une population hétérogène en âge, sexe, origine
géographique, économique, sociale et culturelle :
– mettre en place des actions collectives permettant de faire évoluer les représentations.
– changer de perspectives individuelles créant ainsi les conditions de nouveaux espaces de communication et d’interaction.
•Les pratiques culturelles sont des pratiques non séparées de la vie :
– ne pas chercher à extraire des individus de leur milieu pour les amener aux pratiques d’un autre milieu.
– développer des lieux d’échange et de connaissances par la recherche et la construction de valeurs universelles partagées, ainsi la relation à la langue et aux savoirs évolue vers une communication et une expression partageable par et avec tous.
•Le projet culturel est un lieu d’échange par excellence de pratiques et de références :
– il résulte de l’initiative et de la co élaboration des objectifs de l’action par les différents acteurs que sont : les porteurs d’action, les participants, les partenaires institutionnels.
– c’est dans cette co-élaboration que le rapport à la langue et aux savoirs fondamentaux peut être envisagé comme un des axes constituants de l’action.
– l’action culturelle devient alors un champ à part entière dans lequel peuvent s’inscrire des programmes de remise à niveau ou d’accès aux savoirs de base, et non une démarche pouvant être au service des apprentissages.
•Le projet culturel comporte, dans son organisation même, une part d’invention et de création :
– il considère chacun des partenaires comme potentiellement acteur d’une trajectoire nouvelle, c’est au cœur de cet imprévisible que se découvrent les enjeux de transmission des savoirs.
– les actions ARC considèrent que l’ensemble des acteurs d’un projet développe des relations en horizontalité, que leur place peut être interchangeable et que c’est dans ces déplacements que se produisent les phénomènes d’acquisition de connaissances et de compétences sociolinguistiques.