« La démarche de l’ARC a reposé sur un choix et des constats »
Un choix
D’abord le choix de transformer la terminologie usuelle « prévention et lutte contre l’illettrisme » par « appropriation, réappropriation de la culture » (ARC) réside dans la volonté d’être cohérent avec la démarche poursuivie.
Dans l’approche de l’ARC, il ne s’agit de combler un manque mais de relancer ou de réhabiliter des personnes ayant bénéficié d’apprentissages « mais qui n’ont pas acquis, ou ont perdu la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul »
Des constats
Vient ensuite un premier constat, on voit dans le domaine de la lutte contre l’illettrisme et de l’action culturelle se dessiner, en cible, un réseau d’acteurs culturels qui poursuivent comme objectif commun l’appropriation, réappropriation de la culture et qui pourraient oeuvrer ensemble à l’élaboration de nouveaux modes d’approches :
- en coeur de cible, il y a les centres de ressources et les professionnels de la lecture publique pour qui le thème de prévention ou de lutte contre l’illettrisme est une compétence revendiquée.
- en deuxième cercle, on trouve les acteurs culturels impliqués dans le champ de l’écriture, de la médiation qui affichent la lutte contre l’illettrisme dans leur référentiel de compétences.
- le troisième cercle regroupe les services des publics et services éducatifs des équipements culturels, certains établissements conventionnés ou des acteurs culturels qui en général incluent l’illettrisme parmi leurs objectifs.
- un quatrième cercle est constitué d’acteurs culturels qui s’investissent auprès de publics en difficulté, souvent dans une intention de sensibilisation, de mobilisation, parfois de médiation et qui participent de la lutte contre l’illettrisme sans forcément en avoir même conscience. Ils contribuent à la reprise de confiance en soi et à la réhabilitation avec les « pratiques culturelles élémentaires » comme il existe des savoirs élémentaires.
Un deuxième constat
s’est imposé dans l’identification des acteurs et la construction de la méthodologie en évolution. Il est apparu que la pratique artistique est un atout essentiel pour aborder le langage écrit, lu ou parlé car l’action culturelle concourt à l’accompagnement des publics vers la maîtrise de la langue dans une dynamique qui ne vise pas la recherche d’une compétence linguistique, mais le désir de découvrir l’art, la culture chez ceux qui ont désappris.
Tout se passe comme si, lutter contre l’illettrisme dans le champ culturel, consistait peut-être d’abord à lutter pour l’appropriation ou la réappropriation de son pouvoir de création, de sa communication en tant qu’acteur ou spectateur.
À partir de ce choix et de ces constats
le groupe d’acteurs réunis en 2010, poursuit depuis lors une réflexion sur les principes et la démarche qui peuvent définir l’appropriation/réappropriation de la culture dans les projets culturels.
Les objectifs de ce travail visent à redéfinir les enjeux d’accès à la culture et aux pratiques artistiques et favoriser l’ouverture de ce groupe de travail à d’autres acteurs locaux se reconnaissant dans cette réflexion.